top of page

Noyade d’une solitude dans le vide

 

​

Suivant la cadence des battements de mon cœur,

J’existe au rythme saccadé de remplissages et de purges.

Par pudeur je cache mes sentiments, je m’interdis de les exprimer.

J’engrange ma haine, ma rancœur, ma colère, ma honte,

Puis je les laisse s’évacuer en me vidant dans la solitude.

Seule, me dégoûtant, je fuis le miroir qui, juge, me projette mon image.

Telle une outre percée je me remplis sans soif, ni faim, pour tenter de combler le vide intérieur qui m’étouffe.

Je me gave d’un semblant de vie qui me heurte si violemment.

Mon existence est un combat que je mène lâchement et faussement en me fuyant.

Telle une taupe je me cache pour enfouir mes sentiments.

Je revêts continuellement mon masque de parade dissimulant ma peine.

Le tourbillon de mon ressenti étant trop intense, je me noie pour diluer ma souffrance.

Telle une sirène je plonge dans l’océan dont la vase m’enchaîne et m’aveugle.

Je me noie ou je recrache les émotions mais mes efforts d’expression personnelle sont vains.

Je nourris mon corps de subterfuges et de leurres trop violents pour ma simple personne.

Telle une marionnette je me désarticule en me manipulant,

Je me trompe et je rejette ma douleur dans un combat sans fin.

N’est-il pas temps de colmater les trous béants, de panser les plaies?

N’est-il pas temps de lever le voile sur toutes ces années gâchées?

N’est-il pas temps de regarder en avant, de voir la lueur du jour?

N’est-il pas temps d’apprendre à m’aimer, à m’affronter?

N’est-il pas temps de ne plus me culpabiliser?

N’ai-je pas suffisamment payé ma dette?

N’ai-je donc pas le droit de vivre?

​

"Une étrange Sensibilité"

ISBN 978-2-36252-367-0

bottom of page